From Ivory Coast to France

MyfrenchLife™ - ivory coastMany Francophones and Francophiles would like to emigrate to France. Between the desire and achievement, dream and reality, the cliches and the discovery is an adventure.

Today I want to share one of these stories with you; came from the francophone Ivory Coast to France five years ago. Joëlle was born in 1975 in Adiaké, a lagoon area in the southeast of Ivory Coast, but it was in nearby Abidjan, she grew up.

English version (la version française, voir ci-dessous)

Joëlle, what vision did you have of France when you were young?

It represented for many Ivorians a kind of ‘American Dream’, a symbol of success, but it wasn’t the case in my family.

The values ??of my family were based on studies and work. Some members of my family had gone to school in France and I knew some facts about the country: racism and dirty jobs that black people were condemned to do. In the ’80s, The Ivory Coast was successful after two glorious decades, we made fun of those who went to France. We even gave them a nickname, meaning to live in France you were willing to do anything: ‘corpse washers’!

So my childhood dream was to study, find a job and have a house to live in with my husband and children. I was raised by my uncles and being ‘only’ their niece, sometimes I suffered from not growing up with a father and a mother. As a result, I wanted to found a family, my family.

Why did you decide to come and live in France?

When The Ivory Coast was peaceful, I didn’t think about it. After graduating, I married and had children, but in the early ’90s things started to change a lot. The Ivory Coast didn’t recover from the economic crisis of the ’80s, and the problems became more and more serious: inflation, unemployment, political instability with the introduction of curfews, shootouts in the streets…

My husband was convinced that things wouldn’t work out and he had to leave for France. He went alone, hoping to bring us as soon as possible. It was the end of 2000. I arrived in France in early 2006, they took us over five years for our family to be reunited.

Armance Beauchamp, 24/10/2011

What were your first impressions?

The first? The cold! (Laughs) I arrived in January, and off the plane, some ‘steam’ coming out of my mouth I wondered what it was… Between Ivorians, we would say, “In Paris, all the streets are air-conditioned!” So it was winter, it was dark at 4pm, 5pm, I saw people bundled up and rushing in the streets, all that was very different from The Ivory Coast. The Ivory Coast is a country community, where we are never isolated, where no one knows solitude.

I didn’t dare talk to my neighbors, I felt that it wasn’t a French habit. Paradoxically, my husband had open and friendly French friends, which was a pleasant surprise for me. Other good surprises were little things that I couldn’t imagine, such as strollers or microwaves! I was impressed by the modernity of the country.

And if I ask you where is your home today?

My home is in France now. I could live here six months and six months in Ivory Coast but I didn’t want to. To go on vacation there is enough for me, now my life is in France, with my children.

What do you like about France?

The stability and the security for my children.

What do you hate about France?

The winter! (Laughs) But I do love the excitement around Christmas, all the decorations in the streets, shops, homes.

What would you say to someone who would like to settle in France?

“After the rain, comes the fine weather” (“Every cloud has a silver lining”): expatriation requires a great deal of courage, but, yes, with a small amount of courage you get there. And it’s worth hanging in there.

 

Joëlle now lives and works in Lyon as an assistant caregiver for the elderly, and she’s raising her children alone since the death of her husband.

De la Côte d’Ivoire à la France

Beaucoup de francophiles et de francophones souhaiteraient s’expatrier en France. Entre l’envie et la réalisation, le rêve et la réalité, les clichés et la découverte, c’est toute une aventure.

Aujourd’hui je vous propose d’en découvrir une, à travers l’histoire de Joëlle Hamilton, venue de la Côte d’Ivoire francophone en France il y a 5 ans. Joëlle est née en 1975 à Adiaké, une région lagunaire au sud-est de la Côte d’ivoire, mais c’est à Abidjan, toute proche, qu’elle a grandi.

Joëlle, quelle image avais-tu de la France lorsque tu étais jeune ?

Elle représentait pour beaucoup d’ivoiriens une sorte de « rêve américain », un symbole de réussite, mais ce n’était pas le cas dans ma famille.

Les valeurs de ma famille étaient fondées sur les études et le travail. Certains membres de ma famille étaient partis faire leurs études là-bas ainsi je savais certaines réalités sur la France : le racisme et les sales boulots auxquels étaient condamnés les noirs.

Dans les années 80 la Côte d’Ivoire était prospère, après deux décennies glorieuses on se moquait de ceux qui partaient là bas. Nous leur donnions même un surnom, signifiant à quel point vivre en France c’était accepter de faire n’importe quoi : « les laveurs de cadavres » !

Ainsi mon rêve de petite fille était de faire des études, trouver un travail, avoir une maison où vivre auprès de mon mari et de mes enfants.

Armance Beauchamp, 24/10/2011

J’ai été élevé par mes oncles et n’étant « que » leur nièce, j’ai parfois souffert dans mon enfance de pas avoir grandi entre un père et une mère. En revanche, je voulais fonder une famille, ma famille.

Pourquoi as tu décidé de venir habiter en France ?

Tant que le pays était paisible je n’y ai pas pensé.

Après mes études, je me suis mariée et j’ai eu mes enfants, mais au début des années 90 les choses ont commencé à beaucoup changer.

La Côte d’Ivoire ne se remettait pas de la crise économique des années 80, et les problèmes devenaient de plus en plus sérieux : l’inflation, le chômage, l’instabilité politique avec instauration d’un couvre-feu, échange de tirs dans les rues…

Mon mari m’a alors convaincu que les choses n’allaient pas s’arranger et qu’il fallait partir en France. Il est parti seul, espérant pouvoir nous faire venir le plus vite possible. C’était à la fin de l’an 2000.

Je suis arrivée en France en début 2006, ils nous a fallu plus de 5 ans pour que notre famille soit de nouveau réunie.

Quelles ont été tes premières impressions ?

La toute première ? Le froid ! (rires) Je suis arrivée au mois de janvier et, en descendant de l’avion, de la « fumée » sortait de ma bouche je me demandais ce que c’était… Entre ivoiriens on se disait « à Paris, toutes les rues sont climatisées » (rires). C’était donc l’hiver, il faisait nuit à 16 h , 17 h, je voyais les gens emmitouflés et pressés dans les rues, tout ça était bien différent de la Côte d’Ivoire. C’est un pays de communautés, où l’on n’est jamais isolé, où l’on ne connait pas la solitude.

Je n’osais pas parler à mes voisins, il me semblait que ce n’était pas une habitude française. Paradoxalement, mon mari avait des amis français ouverts et chaleureux, et cela a été une agréable surprise pour moi.

Les autres bonnes surprises ont été des choses toutes bêtes que je ne pouvais imaginer comme par exemple les poussettes ou le micro-onde ! J’étais impressionnée par la modernité de ce pays.

Et si je te demande où est ta maison aujourd’hui ?

Ma maison est en France maintenant. Je pourrais vivre six mois ici et six mois en Côte d’Ivoire mais je n’en ai pas envie. Y aller en vacances est suffisant pour moi, aujourd’hui ma vie est en France, auprès de mes enfants.

Qu’est ce que tu préfères en France ?

La stabilité, la sécurité pour mes enfants.

Qu’est ce que tu détestes en France ?

L’hiver ! (rires) Bien que j’aime beaucoup l’engouement autour des fêtes de Noël , toutes ces décorations dans les rues, les magasins , dans les maisons.

Que dirais tu à quelqu’un qui souhaiterait venir s’installer en France ?

« Après la pluie vient le beau temps », s’expatrier demander du courage, mais, oui, avec une petite dose de courage on y arrive. Et ça vaut le coup de s’accrocher. »

Aujourd’hui Joëlle vit et travaille à Lyon en tant qu’aide soignante auprès des personnes âgées et élève seule ses enfants depuis le décès de son mari.

Merci Joëlle pour l’interview que vous avez accordé à Ma Vie Française™. Nous sommes heureux de vous avoir rencontré.

All images © Joëlle

 

About the Contributor

Armance Beauchamp

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2 Comments

  1. Sylvie Naux Nov 7, 2011 at 1:49 PM - Reply

    Thank you for sharing your story, Joelle.
    My parents used to live in the Ivory Coast in the eighties and I would go visit them. I have fond memories of my time there and feel bad about what the country went through all these past years. I hope you can make a good life for you and children in France.

  2. Emmanuelle Tremolet Nov 7, 2011 at 4:57 PM - Reply

    Thank you for your story. Je suis une française expatriée en Australie. Je trouve les derniers mots de l’interview tellement vrai! C’est comme cela que désormais je parlerai de l’expatriation: « Après la pluie vient le beau temps », s’expatrier demander du courage, mais, oui, avec une petite dose de courage on y arrive. Et ça vaut le coup de s’accrocher. » BRAVO !

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