Interview: Sally Rippin – 2

6633419221_9297a71724 Sally Rippin avec ses livres

A quel moment as-tu perçu la France comme une habitante et non plus comme une touriste ? Qu’as-tu aimé, détesté ou relevé comme défi ?

J’adore la nourriture ! Bon, pas seulement parce que c’est le plus prévisible, mais aussi à cause du respect que les français ont envers l’importance du repas. Ainsi que leur respect pour les beaux-arts.

Je dirais aussi que j’ai trouvé les français plus conservateurs que je ne le pensais, mais il faut savoir que j’ai vécu à la campagne, pas à Paris !

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Sally, tu as appris le chinois avant d’apprendre le français. Tu as sûrement trouvé le français plus facile ?

En fait, je ne pense pas que le chinois soit plus difficile que le français, je dirais même l’opposé. Une fois qu’on comprend comment faire les intonations chinoises (le plus difficile pour ceux qui ne sont pas chinois), ça va. Après ça, c’est une question de mémorisation du vocabulaire, parce qu’il n’y a pas de conjugaison, pas d’imparfait, de subjonctif ou de passé composé ! Le français est très formel et c’est une langue très appréciée, mais qui rend les choses plus compliquées.

Par exemple, je me trompais toujours en tutoyant des personnes que je ne devais pas tutoyer… et vice-versa…

Dans quel pays, France ou Chine, as-tu eu le plus de mauvaises expériences lors de l’apprentissage de la langue ?

Les français sont plus polis malgré leur réputation. Il y a des gens qui ont vécu de mauvaises expériences, mais je crois que parfois ils vont dans un pays en croyant pouvoir parler en anglais tout le temps. Mais imaginez si un français arrivait en Australie et ne parlait que français, et voyant qu’on ne le comprend pas, qu’il décide alors de parler seulement plus lentement et plus fort… (Rires)

Quelle est la différence entre écrire pour des enfants et écrire pour des adolescents ?

Bon, quand j’ai une histoire à partager, je la raconte en considérant l’âge des lecteurs. Si j’écris pour les plus petits, j’adapte l’idée et le vocabulaire. Mais en général, je ne fais qu’imaginer ce que j’aurais bien aimé lire à un âge précis. J’ai des souvenirs nets de mon enfance. Je crois qu’on sous-estime trop les capacités de compréhension des enfants et des adolescents.

Attention, ça ne veut pas dire qu’on peut écrire comme en veut sans considérer leur âge !

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As-tu jamais inventé d’histoire pour tes enfants que tu n’as pas publiée ?

Oui, souvent quand je mets mon benjamin dans son lit, nous nous racontons des histoires à tour de rôle. Ces histoires n’ont pas beaucoup de sens ou bien elles sont très personnelles, donc je n’ai jamais pensé à les publier. J’ai fait ça avec tous mes enfants, et mon père en a fait de même avec nous. C’est très important pour développer leur imagination et c’est aussi la façon la plus efficace de connaitre le monde intérieur de nos enfants.

Sally, comment réussis-tu à écrire, illustrer, voyager, consacrer du temps à tes enfants et tout ça avec succès ?

Pendant pratiquement ces douzes dernières années, c’est en grande partie grâce à mon copain, Raffaele. Raffaele est aussi écrivain et son travail est flexible. Il avait déjà une grande carrière derrière lui quand je suis tombée enceinte, alors que moi j’étais en plein milieu de la mienne ; nous avons donc décidé qu’il allait rester plus à la maison et que je travaillerais. Ça marche assez bien pour nous la plupart du temps.

Je ne pourrais pas faire tout ce que je fais sans Raffaele. Si j’ai besoin de voyager pour mon travail, ce que je fais assez régulièrement, je sais que tout roulera toujours bien à la maison sans moi. Je suis très reconnaissante de la chance que j’ai.

Et finalement, as-tu un conseil à donner pour tous ceux qui aspirent à écrire ou illustrer des livres pour les enfants ?

Écrivez, écrivez et écrivez. Il faut pratiquer beaucoup. Et aussi important qu’écrire : lisez, lisez et lisez. Il n’y a pas de secrets. Voici les deux choses qui feront de vous un bon écrivain.

Merci Sally pour l’interview que vous avez accordée à Ma Vie Française™. Nous sommes heureux de vous avoir rencontrée et d’avoir découvert vos romans.

Pour lire la première partie de cette interview, cliquer ici.


If you want to learn more about Sally’s books, which touch on subjects relevant to expats and children (as humans of the world regardless of their ethnicity or cultural background), visit her website.

Sally will also be offering a course in Melbourne with guests Martine Murray and Andy Griffiths, to teach the skills needed to succeed and be fulfilled in the competitive and flourishing children’s publishing industry. For more information on these courses visit this website.

About the Contributor

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3 Comments

  1. Julie Chamand Jan 6, 2012 at 11:38 AM - Reply

    Ils ont l’air vraiment éducatifs les livres de Sally !
    Sinon je me posais une question : J’ai entendu dire que dans la culture chinoise, la manière de s’adresser à quelqu’un était assez compliquée parce que cela change très précisément selon l’âge, la position hiérarchique et autres. Et dans ce cas, ça me semble plus compliqué que choisir entre ‘tu’ et ‘vous’. Mais est-ce vraiment comme ça ou bien ai-je confondu avec le coréen ou le japonais ?

  2. Emmanuelle Tremolet Jan 6, 2012 at 6:19 PM - Reply

    Cela a été un réel plaisir de lire cette interview. Votre parcours est très intéressant d’autant plus que votre vie se partage d’un bout à l’autre du monde entre la France et l’Australie. J’ai hâte de faire découvrir vos livres à ma fille.

    Je vous souhaite bonne continuation.

  3. Julie Gourichon Jan 6, 2012 at 8:55 PM - Reply

    Merci pour ce dernier conseil. 🙂 J’écris aussi et j’aimerais finir mon premier roman cette année. C’est pas le même registre que vous mais votre histoire m’inspire. J’espère pouvoir vivre de mon écriture. Ce serait merveilleux. En tout cas, j’ai beaucoup aimé cette interview.

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