La fascinante Seine
Depuis mon enfance, je suis attirée par Paris, cette belle ville coupée en deux par la Seine.
La Seine, quelle merveille !
Mais que cache ce fleuve de 776 kilomètres de long, qui prend sa source dans la Côte d’Or au nord de Dijon, et se déverse dans un estuaire de la Manche, au Havre ?
Que cache t-il pour être si fascinant aux yeux de tous ces gens qui le contemplent quelques instants, ou bien marchent le long de ses bords, ceux qui le traversent jour après jour et ceux qui le photographient sans relâche depuis de nombreuses années ?
Comment se fait-il qu’il puisse parfois sembler calme et serein, parfois furieux et arrogant ?
Il cache les promenades romantiques des amoureux.
Il cache des unions scellées par des cadenas gravés d’initiales, attachés sur les ponts situés près de l’Ile de la Cité et dont les clés sont jetées dans la Seine pour symboliser l’éternel amour.
Il cache des nuits chaudes sur le Pont des Arts, parfait endroit pour des pique-niques entre amis avec champagne, vin et foie-gras. Les jeune aiment se retrouver là pour bavarder, jouer de la guitare ou tout simplement se promener et faire de la bicyclette.
Il cache l’inspiration des peintres du XIXe et XXe qui l’ont représenté dans toute sa splendeur. Les artistes Claude Monet, Alfred Sisley, Frédéric Bazille, Eugène Boudin, Francois Daubigny, Eugène Isabey et Camille Corot ont tous été touchés par sa beauté et l’ont préservée à travers leurs toiles.
Il cache ses trente-sept ponts, chacun ayant sa propre histoire et sa propre architecture. Certains ponts sont construits en métal, d’autres en pierre, avec ou sans or, certains ont beaucoup de colonnes, d’autres moins… Parmi les plus célèbres, on peut citer : le Pont Neuf consacré au roi « vert-galant » Henri IV, le Pont Alexandre avec ses nymphes angéliques et chevaux ailés, le Pont de la Concorde construit avec les pierres de la Bastille… Sous tous ces ponts majestueux, la Seine s’écoule avec son flot de bateaux à touristes. Au dessus, les piétons passent avec un rythme constant et ininterrompu.
Il cache deux rives, la droite et la gauche. La rive droite est sophistiquée et élégante, avec l’avenue des Champs-Élysées, la place Vendôme, la place de l’Opéra, la place de la Madeleine, l’avenue Montaigne, la rue de la Paix. La rive gauche est bohème avec les quartiers de Saint-Germain, Montparnasse, le Quartier latin ainsi que la spectaculaire Tour Eiffel. Entre ces deux rives se situent deux îles; l’Ile de la Cité qui abrite le palais le plus ancien de Paris avec sa Sainte Chapelle, et l’Ile Saint-Louis, ancien champ de duels, sur laquelle est bâtie la cathédrale Notre-Dame.
Sur ses bords, il cache les bouquinistes; les marchands de livres, magazines et cartes postales; les vendeurs de tableaux, véritables œuvres d’art, l’équivalent de ce qu’on peut trouver dans n’ importe quel musée.
Il cache les cendres et le cœur de Jeanne d’Arc, la Pucelle d’Orléans, patronne de la France. Jeanne d’Arc est cette jeune campagnarde qui, instruite par des voix providentielles et par des apparitions fréquentes, est devenue capitaine des armées de France. Elle a libéré Orléans du siège des envahisseurs anglais, en conduisant le dauphin Charles comme roi de France. Après qu’elle eût été brûlée vive, son bourreau trouva son cœur intact parmi les cendres. Il essaya de le détruire mais en vain, celui-ci continua à saigner. Alors plein d’effroi, il mit le cœur et les cendres dans un sac qu’il jeta hâtivement dans les eaux de la Seine.
Pour moi, la Seine est fascinante à cause de tout cela; à cause de ses ponts, de ses cadenas, de ses rives, de son calme et de sa furie; à cause de Jeanne d’Arc, des nuits de promenades, des bouquinistes. Surtout, la Seine est fascinante parce qu’elle est liée à Paris. C’est une histoire d’amour éternelle.
Crédits images :1. le-visionere.fr
2. Cadenas du Pont des Arts – Image credit: mikitof.fr
3. Albert Sisley, ‘Les bords de Seine à l’automne’ – Image credit: kunstkopie.de
4. Les bouquinistes près de Notre-Dame – Image credit: thephotodujour.blogspot.com
Marcela, bonjour
merci pour votre article qui couvre pas mal d’aspects de la Seine.
Vous m’avez fait connaitre deux choses en particulier, à savoir les cadenas gravés du Pont des Arts et la légende du coeur indestructible de Jeanne d’Arc. Quant à la seconde, où le récit original du bourreau est-il enregistré? – dans une oeuvre littéraire ou un document quelconque qu’on pourrait lire pour vérifier l’histoire?
Je me demande si l’écrivain du 19ième siècle Oscar Wilde avait tiré son idée pour le dénouement de sa nouvelle “Le Prince Heureux/The Happy Prince” dans lequel le coeur en plomb de la statue ne s’est pas laissé fondre dans le feu ordonné par le conseil municipal de la ville. [?]