Expérience de l'Outback australien


Tu as vu les deux : tu préfères quoi ? L’« outback » ou les grandes villes ?

L’Outback. Ah, l’Outback . Le plus impressionnant quand on se promène dans le désert rouge, ce n’est pas la chaleur, ou l’aridité… C’est le silence. Total. Pas un animal, pas un insecte, pas de circulation, évidemment pas d’eau qui coule, très peu de vent… Le silence absolu, naturel, éternel, et aucun écho. Même s’enfermer dans une salle insonorisée du type studio d’enregistrement ne permet pas d’approcher cette sensation.

D’un autre côté, il y fait tellement chaud qu’on s’attendrait presqu’à tout instant à entendre le « DING ! » d’un four annonçant la fin de la cuisson.

À William Creek, patelin de 12 habitants (plus un chat et un chien), il y avait une vaste étendue de sable rouge dégagée pour faire un parking, sans trop de végétation ou ni de cailloux. Alors, j’ai ôté mes chaussures, et j’ai couru pieds nus dans cette étendue, encore et encore. C’était grisant d’être en contact avec la terre elle-même, c’était quelque chose que je n’avais jamais connu auparavant. J’ai eu cette envie, inspiré par le voyage dans cette nature et par certaines scènes du film Avatar, notamment en voyant des oiseaux pleins de couleurs volés en parallèle de notre minibus. J’ai alors fait comme le paraplégique du film lorsqu’il teste son corps bleu pour la première fois et qu’il pique une pointe…

La nature, c’est la vraie Australie. En ce qui concerne les villes, c’est le paradoxe. Adelaïde est plus australienne que Melbourne mais moins animée, avec moins d’attractions, moins d’emploi pour les « backpackers ». ?Melbourne est presque trop européenne, je préfère la solitude, mais je n’arrive pas à la trouver ici dans le CBD (Center Business District). ?Trop de bagnoles, trop d’alcoolos et de bruit le soir, et tout le monde habillé façon Christian Lacroix. Quel dépaysement.

Quand j’étais à Coober Peddy, je n’ai pas pris de photos par respect, mais j’ai vu un tas d’aborigènes, ça fait quelque chose quand même. En ville côtière, j’en ai vu clochards ou alcoolos/shootés. C’était réconfortant d’en voir à nouveau dans l’Outback, bien qu’ils soient habillés comme en occident. Ils étaient assis en groupe à l’ombre… Et ils chantaient. Quand on sait que leur culture orale pour certains groupes remonte à plus 40000 ans, (en comparaison la grotte de Lascaux a 17000 ans),  ça fait quelque chose d’entendre cette langue portée par le vent dans un silence total. Mais je n’ai pas osé leur parler, par timidité. Pourtant, certains « Aussies » blancs leur causaient, et l’un d’eux m’a même invité à venir discuter, mais j’ai bafouillé une connerie par manque d’assurance…

Il faut savoir que la culture aborigène n’existe presque plus. Pendant près de 60 ans au siècle dernier, l’Australie a organisé une coupure culturelle en arrachant les gosses abos à leur parents et en les confiant aux bons soins de l’Eglise. Ce passage noir de l’histoire australienne fait par ailleurs la trame du film Australia avec Nicole Kidman et Hugh Jackman (ce dernier est un héros national ici, il est partout : sur les affiches publicitaires, les couv’ de magazines, les œuvres de charité, les publicités…).

Le gouvernement australien a présenté ses excuses en 2006, mais la question aborigène reste intense dans le débat politique. L’Australie cherche vraiment à réparer ses erreurs de jeunesse, et protège ce qui reste. Elle tente de sortir les camps d’abos de la misère, révise leurs droits etc. D’un autre côté, il y a des frictions avec la puissante industrie minière car plusieurs gros filons de minerai potentiels sont dans des zones historiques aborigènes, pas vraiment protégées. Ils se battent devant les tribunaux pour creuser ou bien protéger.

Bon, y’a aussi des insectes… Quel est l’animal pensez vous que vous verriez le plus en Australie ? Le kangourou ? Le koala ?

Que dalle ! C’est la MOUCHE ! Des centaines de milliers de millions de mouches vous volant autour dès que vous quittez la ville, surtout dans l’Outback. Des mouches cherchant à s’introduire dans les yeux, la bouche, le nez et même les oreilles ! Vous pouvez vous passer de crème solaire si vous avez de bons gênes (je veux pas dire forcément la peau noire, j’ai des origines méditerranéennes par exemple, et même sous le feu de l’Outback sans crème, je n’ai pris aucun coup de soleil) mais n’oubliez pas le répulsif à insectes… Quand on visite l’Australie et qu’on passe par certains endroits, il se passe un phénomène intéressant : on a la mâchoire qui tombe devant le spectacle, mais on s’empresse de la remonter car avant même d’avoir dit quoi que ce soit, une mouche s’est posée au bord des lèvres…



Guillaume dit… “Je suis informaticien de formation et par conséquent condamné à des journées entières devant un écran, j’ai tout plaqué pour visiter l’Australie pendant une année entière. Face aux paysages et à la faune locale, je me suis découvert une passion pour la photographie et l’écriture. Basé à Melbourne pour le moment, ma prochaine destination sera la région de Broken Hill.”




Editor Note:

Guilliame is based in Melbourne …  If you would like to join our My French Life™ team (follow us here & watch our team grow) of Contributing authors, photographers, interviewers and very talented people who live all around the world, then send me a message info@MyFrenchLife.org

About the Contributor

Guillaume Lenormand

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One Comment

  1. Shannon Guy Sep 15, 2011 at 11:18 PM - Reply

    Merci beaucoup, Guilliame. J’ai pensé à ma jeunesse dans l’outback australien quand j’ai lu votre article. J’espère que vous apprécierez votre séjour en Australie!

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