Vaudeville au sommet de l’État français
La polémique autour du tweet signé Trierweiler, envoyé lors de la campagne du second tour des élections législatives françaises pour soutenir le dissident Olivier Falorni face à Ségolène Royal a fait couler beaucoup d’encre.
Le Président s’est retrouvé au cœur d’une vieille querelle entre sa compagne actuelle et son ex-conjointe, mère de ses enfants.
Le tweet de la première dame de France
A cinq jours du deuxième tour des législatives, Valérie Trierweiler poste un tweet retentissant. Elle y soutient Olivier Falorni disputant le siège de député à Ségolène Royal dans la 1ère circonscription de Charente-Maritime :
« Courage à Olivier Falorni qui n’a pas démérité, qui se bat aux côtés des rochelais depuis tant d’années dans un engagement désintéressé »1.
Un tweet qui rappelle une déclaration faite par la journaliste-première dame lors d’une interview du 28 avril pour Femme actuelle : « François me fait totalement confiance. Sauf sur mes tweets ! » 2.
Ségolène Royal avait reçu le soutien de François Hollande et celui du Parti socialiste. La première dame désavoue donc le président de la République. La principale intéressée a reçu la nouvelle, lors d’un déjeuner avec Martine Aubry, secrétaire générale du Parti socialiste, et la ministre du Logement Cécile Duflot, toutes deux en déplacement pour soutenir sa candidature.
François Hollande s’est retrouvé embarqué dans la polémique et a préféré ne pas s’exprimer laissant au Premier ministre Jean-Marc Ayrault le soin de réitérer sa position. Pourtant l’embarras au sommet de l’état fut patent.
Ce soutien a fragilisé d’autant plus la candidature Royal que, par des manœuvres de terrains, l’extreme droite et l’UMP se sont positionnés contre la candidate socialiste.
Une rivalité qui ébranle l’État français
Le feuilleton entre ce trio n’est pas nouveau. En 2007 déjà, Ségolène Royal est alors candidate pour la fonction suprême et François Hollande avec qui elle est en concubinage, vit une idylle cachée avec la journaliste politique.
En octobre 2010, François Hollande annonce avoir « rencontré la femme de sa vie » dans le magazine Gala.3 Cette déclaration blessante pour l’ex-candidate à la présidentielle vient publiquement l’humilier et annoncer leur rupture.
Pas à pas, la nouvelle première dame n’a de cesse de vouloir évincer cette rivale. Lors de la passation de pouvoir du 15 mai à l’Élysée, l’absence de Ségolène Royal, pourtant soutien de poids lors de la campagne de François Hollande, et de leur enfant ne passe pas inaperçue. « Si je n’ai pas été invitée, c’est que François n’a pas voulu de drame avec elle », soutiendra Royal auprès d’un intime selon des propos rapportés par Le Point4.
D’après le même magazine, un confident de la Première dame aurait déclaré avoir reçu, fin octobre 2011, au moment où Royal commençait à convoiter la présidence de l’Assemblée nationale, un SMS furieux de Trierweiler : « Tout ce qu’elle aura, ce sera déjà trop »5
Une carrière politique mouvementée
Ségolène Royale connait un parcours difficile en politique . Candidate à la présidentielle, elle avait perdu contre Sarkozy, avec un Parti socialiste qui la soutenait peu. Briguant la tête du parti en 2008, elle dut s’incliner face à Martine Aubry et ceci dans un contexte de tricheries présumées. Enfin, candidate à la primaire socialiste en 2011, elle en ressortira avec à peine 7 % des votes.
Absente du nouveau gouvernement, celle qui rêvait d’être présidente de l’Assemblée nationale a encore pâti du jeu politique : Ségolène Royale a été largement battue au second tour des législatives. Quel est aujourd’hui son avenir politique ? Sa vie privée et la rivalité avec la Première dame peuvent-elles être un obstacle vers d’autres ambitions ?
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Références
1. Trierweiler-Royal : femmes au bord de la crise de nerfs, Le Point.fr, le 14/06/2012
2. Quand Trierweiler disait : “François me fait totalement confiance. Sauf sur mes tweets !”, Le Monde.fr, 12/06/12
3. François Hollande parle enfin de sa compagne : “La femme de ma vie” !, PurePeople.fr, 12/10/10
4. Les dessous du tweet assassin de Valérie Trierweiler, Gentside.com, 16/06/12
5. Royal: “grande déception” (Hollande), Le Figaro.fr, 18/06/12
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Image Credits
1. Royal règle ses comptes avec Trierweiler, LP/Olivier Corsan/Matthieu de Martignac via La Parisienne
2. Galerie Elections législatives 2012 : Trierweiler – Royal, entre jalousie et politique, via Melty.fr
3. François Hollane et Valérie Trierweiler arrivent en gare de Rennes avant le grand rassemblement, via Francois Hollande