Des scouts français en terres celtiques

On dit que les Français tiennent leurs origines des peuples celtes. A notre tour d’aller coloniser nos voisins irlandais ! C’est à l’occasion de leur camp d’été que de jeunes scouts de France se sont retrouvés sur les traces de leurs lointains ancêtres…

Pendant 18 jours, les jeunes pionniers et caravelles de Tournefeuille, près de Toulouse, se sont rendus sur l’île d’Achill au nord ouest de l’Irlande pour leur camp de service. Scies, pelles, pioches et sécateurs les y attendaient pour rénover un vieil amphithéâtre en plein air, construit il y a de cela plusieurs décennies.

Le mouvement scout en France

Le Scoutisme de France est un mouvement rattaché à la Fédération Française de la Jeunesse et des Sports. Il est membre de l’association mondiale des Guides et Éclaireuses ainsi que de l’Organisation mondiale du mouvement scout. Fondé par Lord Robert Baden-Powell en 1907, le scoutisme visait à l’origine à rassembler et éduquer les jeunes anglais à la vie dans la nature.

Reposant sur l’apprentissage de valeurs telles que la solidarité, l’entraide, le respect et le développement de soi, le scoutisme est entré en France en 1920 grâce au père jésuite Jacques Sevin.

Plus qu’un mouvement catholique, le scoutisme en France regroupe aussi bien de jeunes musulmans que des protestants, israélites, ou personnes sans confession religieuse.

Vingt-et-un jeunes français prêt à relever un défi en Irlande

C’est en tant que cheftaine d’un groupe mixte de jeunes pionniers et caravelles – ce qui correspond à la tranche d’âge 14-17 ans chez les scouts de France – que je me suis rendue en Irlande pour participer à un chantier.

Notre but : rénover un vieil amphithéâtre bâti plusieurs décennies auparavant et presque totalement détruit par les aléas malheureux de la météo.

C’est donc sur l’île d’Achill, à Corrymore House, que vingt-et-un jeunes français découvrent les lieux, non sans une certaine consternation cependant ; le chantier est immense, l’amphithéâtre recouvert d’ajoncs et seules quelques pierres ressortent de terre, laissant entrevoir un semblant d’escalier et la forme d’une scène.

Sean Linch, le propriétaire des lieux, nous accueille à bras ouvert et nous fait visiter sa célèbre demeure. Celle-ci a appartenu par le passé au capitaine Charles Boycott – à l’origine du verbe « boycotter » – ainsi qu’au peintre Robert Henri.

Sean et sa compagne française Laure, souhaitent voir à nouveau des artistes fouler les pieds de leur propriété, notamment lors des festivals de musique celtique des environs d’Achill. Nous sommes donc là pour les aider à réaliser leur rêve.

Dix-huit jours pour concrétiser le rêve d’un couple franco-irlandais

Devant l’ampleur des travaux à effectuer, les jeunes français ne flanchent pas et font  preuve d’une plus grande motivation.

Bien sûr la météo changeante ne nous permet pas toujours d’avancer à grand pas, d’autres occupations rythment alors les journées de ce camp exceptionnel.

Outre la visite du Connemara, toutes les activités habituelles d’un camp de scout sont organisées : cuisine, vaisselle, activités sportives, préparation des promesses, temps spirituels, temps de partage, veillées…

Le temps passe très vite, l’amphithéâtre reprend petit à petit forme. La fin du camp arrivant, la suite du chantier devra désormais attendre la venue d’un autre groupe. Celui-ci devra terminer la lourde tâche de rénovation que nous avons entrepris.

Au bout de ces dix-huit jours nous regagnons la France avec un certain goût d’inachevé, cependant nous sommes heureux d’avoir pu participer au projet commun d’un couple franco-irlandais.

Gageons que ces jeunes français se souviendront longtemps de cette expérience au service de l’autre qui, leur a fait découvrir toute une région d’Irlande.