L’Euro 2016 en France : un enjeu économique et sportif de taille

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L’organisation du Championnat d’Europe de football 2016 en France est un processus complexe où les retombées positives et négatives potentielles se mélangent…

La France organisera en juin 2016 le Championnat d’Europe de football pour la 3ème fois de son histoire. Si l’organisation d’un tel événement peut présenter un véritable tremplin pour le pays, l’enthousiasme qui prédominait en mai 2010 lorsque la France fut désignée pays organisateur de la compétition fait désormais place à un scepticisme quasi général.

Un coup de pouce pour l’économie française ?

Au delà de l’enjeu sportif, l’Euro 2016 permet dans un premier temps de doper l’économie locale avec la rénovation des infrastructures existantes. La construction de nouveaux stades et la modernisation des anciens représentent une création de 15 000 emplois pendant la durée des chantiers, ainsi qu’environ 4 000 emplois durables. Lorsque l’on connaît la situation de l’emploi en France, ces projets semblent arriver à point nommé.

Au total, ce sont 9 villes qui sont concernées par ces rénovations et dont l’économie profitera de cet événement d’envergure. Car outre les actions menées avant l’événement, la compétition – qui s’étale sur quatre semaines – permettra également de dynamiser l’économie de l’Hexagone dans sa globalité. A première vue, l’organisation de l’Euro 2016 apparaît donc comme une aubaine pour la France.

L’ombre portugaise plane sur l’Euro français

Si le modèle allemand, organisateur de la Coupe du monde de football en 2006, reste la référence dans l’organisation d’une grande compétition, le Portugal et l’Euro 2004 représente le contre-exemple que la France devra éviter.

S’il ne fait aucun doute que les Français aiment le football, il ne faut néanmoins pas oublier que les stades peinent à se remplir partout en France. Nul doute qu’ils seront plein pendant la compétition, mais quid de la situation après l’Euro ? Qu’en sera t-il des villes telles que Nice, qui est en train de construire un stade de 35 000 places alors que l’actuel stade du Ray, d’une capacité de 17 000 sièges, peine déjà à se remplir tout au long de l’année ? Les stades spécialement construits pour la compétition connaissent souvent quelques années plus tard un taux de remplissage très faible et les clubs nationaux se retrouvent endettés. Voici l’un des principaux dangers pour les clubs de football professionnels en France.

De plus, les partenariats de types publics-privés permettant la construction des stades coûtent très cher aux collectivités locales. Notons aussi que la viabilité de ces investissements dépend des résultats des clubs professionnels et de leur maintien dans l’élite, ces actions s’apparentant à une véritable loterie…

Home sweet France

L’organisation d’une grande compétition de football est loin d’être une première pour la France et on peut dire que ça lui réussit plutôt bien. Dernier exemple en date, le fameux soir du 12 juillet 1998 lorsque l’Equipe de France se hissait sur le toit du monde à la suite de sa victoire sur le Brésil.

Si la France ne sera probablement pas le favori pour le titre de champion d’Europe 2016, il est évident que son statut d’organisateur de la compétition place le pays parmi les sérieux concurrents allemands et espagnols.

Du côté des supporters français, qu’attendent-ils réellement de cet Euro après le naufrage de leur équipe nationale lors des deux dernières grandes compétitions ? Les récents résultats de l’équipe de France et sa nouvelle génération de jeunes joueurs poussent toutefois à rester optimiste. D’autant plus que dans l’imaginaire collectif, rejouer une finale au Stade de France s’apparente à un véritable fantasme. Voici donc le principal enjeu pour les joueurs de Didier Deschamps : refaire vibrer ses supporters et reconquérir le cœur des Français.

Pensez-vous que l’Equipe de France puisse retrouver les sommets de 1998 ?