Critique : Toutes nos envies
Mercredi 21 mars, quelques membres de l’équipe My French Life™ sont allés voir le film français de Philippe Lioret, Toutes nos envies (2011), dans le cadre du festival de films français à Melbourne.
Dans Toutes nos envies, Claire (Marie Gillain) est une jeune juge de Lyon qui rencontre Stéphane (Vincent Lindon), juge expérimenté et désillusionné. C’est Céline, mère célibataire de deux enfants en bas âge, qui cause leur rencontre. Céline a contracté plusieurs prêts qu’elle est à présent incapable de payer. Une société de crédit lui intente un procès qui la conduit par hasard devant le tribunal que préside Claire. Cette dernière connaît Céline de vue, puisque leurs filles sont des copines de classe.
Dans le même temps, Claire semble avoir tout pour être heureuse : un métier épanouissant, une famille unie, une jolie maison. Seulement voilà, un examen médical lui apprend l’existence d’un glioblastome, une forme de tumeur agressive, à l’intérieur de son cerveau. Elle se résout à ne pas suivre de traitement et à ne rien dire à sa famille.
Dans une course contre la montre, elle tente d’aider Céline en faisant appel à Stéphane, le spécialiste des procès contre les sociétés de crédit. Stéphane et Claire partagent alors une relation ambiguë, basée sur un besoin commun de rendre justice, et de vivre intensément.
On admire et à la fois on comprend mal Claire, qui décide de lutter seule contre la maladie. L’homme qui partage sa vie n’a pas voix au chapitre, n’est pas mis au courant. C’est avec Stéphane qu’elle se comporte « comme une gamine », qu’elle s’échappe de l’hôpital pour une bouffé d’air, qu’elle pique une tête dans le lac de ses vacances d’enfance. « J’ai adoré ça, vous rencontrer » lui dit-elle alors qu’il l’amène, malade et épuisée, assister à l’un de ses matchs de rugby.
Christophe, son mari, mis au courant par accident, passe la voir brièvement à l’hôpital. Il demande à Claire avec raison pourquoi elle ne lui a rien dit, à lui. Sa seule réaction est d’entraîner la tête de Christophe contre sa poitrine. Le même geste qu’elle aurait pour apaiser l’un de ses enfants.
En fait, Claire porte tout sur ses épaules ; le glioblastome, Céline, ses enfants et son mari. « Il s’effondrerait, et les enfants le sauraient » répond-elle à Stéphane qui la pousse à tout dire à Christophe. Que penser aussi de sa générosité immodérée envers Céline, jusqu’à lui proposer de venir vivre avec ses enfants sous le toit familial ? Certes, le passé de Claire la pousse à entrer en empathie avec cette femme. Mais les limites de son altruisme paraissent clairement dépassées lorsque, de son lit d’hôpital, elle pousse Céline dans les bras de son mari.
Claire, femme courageuse ou martyre ?
Quoi qu’il en soit, le film est admirablement bien joué et les deux acteurs principaux sont émouvants, sans en faire trop. Philippe Lioret signe là un film fort, dans la même lignée que Welcome (2009) et Je vais bien, ne t’en fais pas (2006).
Merci Judy, Alison, Kathlyn et Sarah pour ce bon moment. – Valentine
Crédits image:1. rhone-alpes-cinema.fr
2. bande-annonce.tuxboard.com
Very nice, I’ll keep an eye on that film, although I am not overly fond of films that deal with people with terminal diseases… I loved Welcome, and another film by Lioret is worth a shot.
Super review Valentine, I particularly like this observation: “L’homme qui partage sa vie n’a pas voix au chapitre”.
Thank you for your comments Elisabeth and Alison! Yes, I like Lioret’s movies too. ‘Je vais bien ne t’en fais pas’ was really well-done.
Alison, I’m glad you like the authentic French phrase ‘ne pas avoir voix au chapitre’ 😉 do you know this one: ‘avoir quelque chose sur le bout de la langue’?
J’ai bien aimé le film aussi! Très émouvant.