Comment soigner le mal du pays

Pascal Inard, 9/04/2012

La nostalgie du pays c’est un mal dont on ne guérit jamais, mais nous ne sommes pas égaux, certains en souffrent plus que d’autres selon leur caractère ou les circonstances.

Qu’est-ce qui vous manque le plus du doux pays de votre enfance ? La langue, la nourriture, les paysages, la culture, la famille, les amis ou la façon de vivre ?

Même s’il n’y a pas de cure, il y a beaucoup de choses qui peuvent atténuer votre douleur et bon nombre d’entre elles n’existaient pas il y a 40 ans lorsque ma famille et moi-même avons foulé le sol australien pour la première fois. Comme on aurait voulu avoir ces choses qui aujourd’hui vous paraissent normales ! Alors je ne vais pas dire que c’était le bon vieux temps, ce serait mentir.

Aujourd’hui, il vous suffit de planter une parabole et vous avez une excellente sélection de chaînes françaises. Il faudrait vraiment être difficile pour se plaindre du fait que TF1 est diffusé avec un jour de décalage – si c’était diffusé en temps réel, vous auriez le journal de 20 heures à 6 heures du matin !

Pascal Inard, 09/04/2012

Avec Internet, vous pouvez non seulement surfer sur la toile francophone mais aussi correspondre avec votre famille et vos amis instantanément. Je me souviens encore de ces aérogrammes qu’on utilisait pour envoyer des missives à moindre frais. Il fallait attendre au minimum deux semaines pour avoir la réponse. Si on voulait envoyer ou recevoir quelque chose de plus conséquent, c’était par bateau et ça prenait des mois. Aujourd’hui je vais sur amazon.fr et je peux commander des livres que je reçois en deux ou trois semaines. Il y a aussi de bonnes librairies à Melbourne telle que Language International .

Pour manger, encore une fois ne faites pas le difficile. Certes on ne trouve pas de saucisson ou de rillettes et autres cochonnailles, mais avec tous les ingrédients d’ici, il y a peu de recettes que l’on n’arrive pas à faire.

Pascal Inard, 09/04/2012

Peut-être votre région vous manque, comme beaucoup de Français. J’ai vu des chômeurs refuser de quitter la leur pour aller trouver du travail ailleurs. Quand j’ai quitté Grenoble pour travailler au Luxembourg parce que mon emploi était menacé et que l’on me disait à 40 ans que j’étais déjà trop vieux, on m’a dit « Vous allez quitter nos belles montagnes, mais comment allez-vous faire ? » Très bien merci ; oui j’adore la montagne et quelque fois ça me manque, mais il n’y a pas que ça dans la vie, j’aime aussi la mer. Depuis, les mentalités ont évolué,  les Français sont aujourd’hui beaucoup plus mobiles qu’avant, il suffit de voir le nombre d’entre eux travaillant à Londres par exemple.

Pascal Inard, 09/04/2012

Pour rentrer au pays, c’est plus rapide et moins cher ; en 1972, c’était moins cher de venir en bateau qu’en avion, ce qui parait incroyable quand on pense qu’on est nourri et logé pendant quatre ou six semaines, selon si on passe par l’Afrique ou l’Amérique. J’ai eu la chance de faire les deux trajets et les escales m’ont laissé des souvenirs inoubliables.

Plutôt que d’être nostalgique (le mot vient du grec « nost » et « algie » – mal du retour), je préfère dire que je suis amoureux de mon pays natal ainsi que de mon pays adoptif car mon cœur est assez grand pour aimer les deux. C’est une chance extraordinaire et c’est ce qui m’a poussé à écrire avec ma femme un livre « Dear France sweet country of my childhood – chère France doux pays de mon enfance ».

Pascal Inard, 09/04/2012

Crédits images :
1. dinendel.cowblog.fr
2. Une de nos émissions préférées sur TF1, « Après le 20 heures, c’est Canteloup » – Crédit image : afp.com
3. Du bon saucisson – Crédit image : artvillage.fr
4. Montagnes près de Grenoble en automne

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Pascal Inard

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