Germaine Chaumel, photographe française
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Germaine Chaumel est à l’honneur avec l’exposition « Germaine Chaumel, profession : photographe », visible à l’espace EDF Bazacle de Toulouse, jusqu’au 24 février 2013.
Artiste aux multiples talents, Germaine Chaumel était surtout une femme indépendante et autodidacte. Ses photographies nous donnent aussi un aperçu de la vie quotidienne des Français dans cette période relativement méconnue de l’entre-deux-guerres. L’exposition retrace le parcours atypique de cette femme résolument moderne pour son époque et nous fait découvrir des clichés exceptionnels, tous emplis de cet amour pour la vie qui animait l’artiste toulousaine.
Une jeune française autodidacte
Germaine Chaumel naît en 1895 à Toulouse, dans un milieu artistique – son père est peintre, sa mère pianiste, son oncle photographe. Elle pratique le dessin, la musique et le chant d’opéra et se produit régulièrement au théâtre du Capitole. Femme moderne mais surtout en avance sur son temps, elle se découvre une nouvelle passion : la photographie.
Entièrement autodidacte, Germaine refuse la vie de femme au foyer et préfère arpenter les rues, armée de son appareil Rolleiflex. Grâce à sa détermination, sa rapidité et la qualité de ses photos, elle est engagée comme reporter photographe pour La Garonne en 1937. La même année, elle intègre le « cercle photographique des XII », une association de photographes revendiquant l’art et les photographies d’auteurs. Elle est la première femme à y accéder.
Toulouse, une ville française pendant la période noire
Puis, la guerre éclate. Germaine Chaumel n’arrête pas son métier pour autant et se consacre davantage à immortaliser la vie des Français pendant cette période d’occupation nazie. La vie toulousaine continue. Paris-Soir se délocalise en province et fait appel aux talents de la photographe à partir de 1940. Elle devient également correspondante pour l’AFP, L’Indépendant, la Petite Gironde, la Dépêche et même le New York Times.
Débordant d’audace, son appareil caché sous son manteau, Germaine Chaumel parcourt les rues gardées par les soldats allemands et se risque même à en photographier certains, bien que cela soit durement réprimé. Plusieurs milliers de clichés témoignent aujourd’hui de cette période et de ce qu’était Toulouse sous l’Occupation.
L’après-guerre en France
L’art de Germaine Chaumel est de chercher à se faire accepter par ses modèles. Elle vise par-dessus tout à entrer en contact avec ce monde qui l’entoure. Officiels et personnalités deviennent les sujets de ses photos, tout comme nombre d’inconnus croisés au détour d’une rue, des familles de gitans dans leurs camps, des sportifs en action…
Germaine Chaumel est une artiste complète, qui aime la vie et qui la retrace dans son intégralité : moments de gravité et expressions des visages, scènes de la vie quotidienne ou grands défilés de propagande, son émotion personnelle se lit dans ses photographies qui ne peuvent être dissociées de sa propre vie. En 1953, la photographe prend sa retraite, et délaisse son appareil Rolleiflex pour se consacrer au modélisme et à l’histoire. Elle meurt en 1982.
Plus qu’une humaniste, Germaine Chaumel était surtout avant-gardiste, généreuse et audacieuse. Ces milliers de clichés qui subsistent aujourd’hui, témoignent du passé mais nous parlent encore, tant ils semblent actuels.
« Il y a cinquante ans, Germaine Chaumel était une femme d’aujourd’hui ».
Exposition Germaine Chaumel, profession : photographe, à l’espace EDF Bazacle de Toulouse, jusqu’au 24 février 2013. Entrée libre.
Références :1. Germaine Chaumel, site officiel.
2. Archives de la mairie de Toulouse.
3. Exposition sur Germaine Chaumel, Espace EDF Bazacle. Crédits images:
Toutes les images ©Chaumel & Martinez
(2. Portrait de Germaine Chaumel).